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arthur & tsuneo

de nouvelles retrouvailles

La garde commençait à se faire longue et, surtout, elle était particulièrement animée. Les interventions s’étaient succédées toute la journée et une bonne partie d’entre nous étions pressés d’être demain matin, quand nos vingt-quatre heures de garde seraient terminées. Ceci dit, bien heureusement, rien ne s’était mal passé. Pas de blessés parmi nos troupes, pas de perte de civils, rien de tout ça. Certaines interventions étaient d’ailleurs bégnines, basées sur l’inquiétude d’une ou deux personnes plutôt que sur des faits concrets, mais on ne pouvait pas vraiment les blâmer. On était formés pour savoir quand une situation était dangereuse ou non, d’autant plus avec tout ce qui pouvait supposément être inflammable, ce n’était pas nécessairement le cas du grand public. Chacun d’entre nous préférions largement intervenir sur des fausses alertes plutôt que prendre le risque que certains appels deviennent de réelles alertes. Bon, après, il y avait évidemment ceux qui n’ont pas grand-chose et qui prennent volontairement de notre temps pour avoir de la compagnie ou pour se faire remarquer, mais ils sont plus rares, et tant mieux. D’ailleurs, on n’avait eu aucun de ceux-là aujourd’hui et, encore une fois, tant mieux.

Ca faisait un petit moment qu’on était à la caserne. Chacun d’entre nous avait pris le temps de prendre une douche, profitant du temps libre qui nous était visiblement alloué, mais restant malgré tout sur nos gardes, prêts à agir dès que le bruit de l’alarme retentirait dans le bâtiment. Certains d’entre nous traînaient au niveau des camions, décidés à les rendre flambant neufs avant la prochaine intervention, alors que d’autres -y compris moi- traînions dans la salle de repos. Un bouquin entre les mains, je gardais une oreille sur la télé qui était restée sur la chaîne d’infos de la ville. La plupart d’enter nous, malgré l’absence de nouvelles, attendions d’avoir du nouveau quant à la vente de la ville. Mais, évidemment, chacun d’entre nous nous retrouvions déçus quand on apprenait qu’il n’y avait absolument pas de nouveau ou, à minima, que rien ne nous était communiqué. Fin de chapitre atteinte, c’est à ce moment-là que j’entends un de mes collègues m’interpeler. « Tsuneo, t’as de la visite ! » J’avais froncé les sourcils, fermant le livre que j’avais entre les mains pour le poser sur la table basse de la salle de repos, me levant pour aller vers l’entrée. Arrivé là-bas, un grand sourire s’est directement étiré sur mes lèvres alors que je reconnais mon petit-frère. Ca faisait un moment qu’on ne s’était pas vus et, même si je faisais en sorte de le suivre par internet, j’avais été sérieusement heureux quand il m’avait annoncé qu’il venait en ville pour quelques temps. Ceci dit, il ne m’avait pas prévenu quant au fait qu’il viendrait au boulot mais, assez franchement, je m’en fichais assez royalement. J’avais rapidement réduit la distance qui nous séparait, le prenant directement dans mes bras. « Arthur ! Je savais pas que t’allais venir ! Ca me fait tellement plaisir de te revoir, ça fait vraiment trop longtemps. » Et je me retrouvais, même si ce n’était pas pour bien longtemps, avec le reste de ma fratrie avec moi. Ophelia était arrivée en ville depuis un moment maintenant et, maintenant, c’était au tour d’Arthur, même si ce n’était pas pour bien longtemps. « Comment ça va ? T’as fait bon voyage ? »

@arthur montgomery  

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de nouvelles retrouvailles

Je crois que c’était bien la seule raison pour laquelle j’avais plus ou moins regretté avoir quitté Los Angeles : ma famille. Alors certes, Arthur n’était déjà plus en ville quand je suis parti, mais j’avais quand même l’impression de l’avoir laissé derrière moi en partant. Alors savoir qu’il venait, même si e n’était que pour deux semaines, c’était déjà énorme. Je comptais bien faire tout mon possible pour qu’on rattrape le temps perdu, sans compter sur le fait qu’il fallait qu’on passe du temps tous les trois avec Ophélia, comme au bon vieux temps. Ca faisait longtemps, beaucoup trop longtemps, alors hors de question pour moi de ne pas faire en sorte qu’on se retrouve comme on l’a toujours fait. C’est aussi pour ça que je le prends aussi vite dans mes bras, parce que c’est presque comme si j’avais besoin de ce contact physique pour faire comprendre à mon corps que oui, ça y est, Arthur était avec moi. « T’as bien fait de venir directement ! Je peux pas te promettre qu’on sera pas appelés sur une intervention tant que tu seras là, mais autant qu’on profite tant qu’on peut ! Puis tu pourras attendre ici le temps qu’on revienne, de toute manière. » Les portes de la caserne étaient toujours ouvertes à beaucoup de monde, mais d’autant plus à nos proches. J’étais loin d’être le seul à recevoir, c’était parfois les enfants ou les conjoints des autres qui venaient, ce qui nous permettait toujours de passer un moment de convivialité évident. « Faudra que tu me la montres oui ! Bon, tu le sais, je suis clairement pas le meilleur niveau connaissances en voitures, mais je saurais quand même te dire si elle est belle ou pas ! » Par contre, pour juger du niveau de la voiture… Ouais, faudrait peut-être pas compter sur moi, mais pour le coup il le sait ça.

Je fronce finalement les sourcils alors que je fais un premier mouvement pour me saisir de la boîte alors qu’Arthur décide finalement de m’en empêcher. Un sourire amusé s’étire sur mes lèvres alors que je lève les yeux au ciel, malgré tout clairement amusé par ses agissements. Je regarde autour de moi avant d’hausser les épaules. « Tu vois du monde dans le coin toi ? Mais allez, si tu préfères, on peut aller dans mon bureau. » Un des avantages évidents dans le fait d’être lieutenant et chef adjoint, j’ai mon propre bureau. Alors que je passe à côté de lui pour lui montrer le chemin, je lui prends la boîte des mains, lui faisant un clin d’œil au passage, la jetant avant de la rattraper au vol. « Allez, suis moi ! » On se retrouve assez rapidement dans mon bureau et je m’appuie contre le bureau, levant un regard vers Arthur en attendant qu’il me fasse signe que oui, je peux me permettre d’ouvrir la boîte. Au final, je n’attends pas le signal et j’ouvre cette dernière. Je fronce les sourcils en voyant une clé, me demandant l’espace de quelques secondes de quoi il s’agit. Enfin si, je sais de quoi il s’agit, mais je me demande surtout ce qu’elle est censée ouvrir, cette clé. Je fronce les sourcils une nouvelle fois avant de relever le regard vers mon frère. « Je peux savoir pourquoi… » Je m’interromps dans ma question alors qu’une hypothèse me vient en tête, arquant un sourcil alors que je ne le quitte pas du regard. « Rappelles moi, tu viens pour combien de temps, déjà ? » Parce que là, la seule raison que je trouvais pour qu’il me file des clés, c’est qu’il ait un logement ici, mais c’était pas logique pour quelqu’un qui devait rester deux semaines.

@arthur montgomery  

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Même si Arthur n’a jamais été ici à mes côtés, j’ai l’impression qu’il y a toute sa place. Pas en tant que pompier, évidemment, mais en tant que mon frère. Alors évidemment, ce n’est que passager, que temporaire, mais bon sang, c’est déjà tellement bien et tellement agréable. Ca me ressource, en quelque sorte, ça me rend heureux. On parle finalement de sa nouvelle voiture, cette interaction m’arrachant un rire en plus du sourire déjà étiré sur mes lèvres depuis qu’Arthur a débarqué. La remarque sur le rouge pétant est légitime. Le rouge n’a jamais été ma couleur préférée, mais on va dire que depuis que je travaille avec du rouge partout autour de moi, j’ai appris à bien plus l’apprécier que par le passé. Elle a beau ne toujours pas être ma couleur préférée, elle est malgré tout devenue, sans la moindre difficulté, celle qui a la plus grande signification pour moi. « Je dirais bien que c’est un cliché mais.. J’avoue que ça me donne pas mal envie de la voir, cette voiture. » Juste pour voir si elle est aussi rouge qu’il le prétend. Dans tous les cas, je reste assez terre à terre avec les voitures : tant qu’elles roulent, on est bon. Vu qu’il est arrivé ici, visiblement, elle roulait bien, donc à mes yeux, c’était amplement suffisant. Après, évidemment, certaines étaient plus esthétiques que d’autres, mais disons que ça s’arrêtait là.

Un rire m’échappe alors que l’on se dirige vers mon bureau. Je sais qu’il est ironique mais, comparé à Los Angeles, les termes qu’il utilise sont plus concrets. Je ne suis pas capitaine et, actuellement, je n’envisage pas de le devenir, mais disons que ce terme me correspond bien plus que par le passé, parce que je suis capitaine adjoint. Je suis loin d’avoir autant de responsabilités que notre capitaine, mais disons que j’en ai bien plus que par le passé et, comparé à ce que j’aurais pu imaginer quand j’étais plus jeune, c’était un rôle et des responsabilités qui me plaisaient carrément. « Commences pas à essayer de me promouvoir toi, j’suis capitaine adjoint, c’est déjà amplement suffisant. » Puis bon, notre capitaine est tellement performant que franchement, je ne pourrais jamais me voir essayer de le remplacer. Puis finalement, j’ouvre le cadeau qu’il a décidé de m’offrir. Dire que l’incompréhension me gagne serait un euphémisme, un immense euphémisme même. Je pense comprendre, mais je ne peux que difficilement y croire et pourtant, ça me semble être la seule raison un minimum pertinente. Et au final, il la confirme, et je sais déjà que je dois avoir l’air d’un gamin le jour de Noël. Je ne réponds d’abord pas, le laissant me prendre la clé des mains, mon regard ne quittant pas mon frère. J’ai presque envie de lui dire qu’il a tort, mais je me retiens. Il est parti parce que c’était nécessaire pour lui, ce n’est pas comme si qui que ce soit, dans notre fratrie -ou même notre famille-, allait le blâmer pour ça. Mais à la fois, je pouvais comprendre son point de vue, parce que je ne connaissais que trop bien ce qu’il ressent, parce que je l’ai ressenti avant qu’Ophélia ne me rejoigne. Je me sentais loin, trop loin de tout le monde, et ça pendant trop longtemps. Ca n’aurait pas été suffisant pour me faire retourner à Los Angeles mais.. Ouais, je comprenais. « Mais t’es sûr de toi ? » Les mots m’échappent sans que je ne puisse les retenir. Je me reprends vite, ne voulant pas avoir l’air d’être contre l’idée parce que, bon sang, c’est tout le contraire. « Enfin je veux dire, je veux pas que tu sois amené à le regretter. J’en reviens pas, qu’on puisse être là tous les trois, je pense qu’aucun de nous aurait pu penser que ça arriverait mais… Ouais, je suppose que tu veux pas que je le regrette. » Le fait qu’il me fasse confiance avec le double de ses clés, en plus, me touche particulièrement. Ce n’est pas surprenant, mais c’est touchant, émouvant, c’est.. Ouais, c’est beaucoup de choses à la fois. Je lui reprends la clé des mains, la faisant tourner entre mes doigts avant de la poser sur mon bureau. « Et pour ce qui est du double.. Merci beaucoup, vraiment. Promis, j’en ferai bon usage. »

@arthur montgomery  

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Si ça me faisait déjà un bien fou de revoir mon frère, c’était d’autant plus fort de savoir que, contrairement à ce qu’il m’avait d’abord laissé croire, ça ne serait pas que temporaire. Alors évidemment, une partie de moi veut vérifier qu’il est sûr de son choix, qu’il y a bien réfléchi mais, le connaissant, je me doute bien que c’est le cas, et il me le confirme bien assez vite par le biais de son explication. Un sourire s’étire sur mes lèvres sans même que je ne cherche à le retenir et, une nouvelle fois, je me retrouve à le prendre dans mes bras, simplement parce que je peux le faire, en plus de vouloir le faire. J’ai l’impression de me sentir plus.. Entier, disons ? Evidemment, nos parents sont encore à Los Angeles donc je ne peux pas parler de me sentir complet mais, assez franchement, je ne suis pas loin de dire que je me sens complet, ou quelque chose de ce genre. Je finis par le relâcher, me décidant enfin à lui répondre, considérant que je ne l’ai pas encore fait. « Je crois que t’imagines pas à quel point j’suis content. Quoique si, à vrai dire, tu le sais sûrement. » On se connaissait par cœur, après tout. « Et je doute pas du fait que t’y as réfléchi hein, c’est juste que je préférais vérifier. » Quand il parle de ses clés, je fronce d’abord les sourcils. Jamais de la vie je ne débarquerais chez lui et je rentrerais avec ses clés sans le prévenir, genre vraiment, jamais. Mais il y a ce quelque chose quand il m’en parle, cette forme de.. Nervosité, peut-être ? Non, surement pas.

Mais finalement, « l’annonce » tombe, et je fronce d’abord les sourcils avant d’entrouvrir la bouche, la refermant assez rapidement. Il avait fit prochain petit copain ? J’avais bien entendu ? A vrai dire, je n’ai pratiquement pas entendu la suite de ses propos, comme si mon cerveau avait décidé de s’arrêter sur ces propos-là. Il me faut quelques secondes avant de finalement retrouver l’usage de la parole, réalisant qu’il est fort probable que mon frère vienne de me faire son coming-out. « Petit copain ? » Ceci dit, si c’était pour dire ça, j’aurais aussi pu me taire. Mais en même temps, je n’ai pas la moindre idée de l’étiquette qu’il se donne. Est-ce qu’il se considère comme étant homosexuel ? Bisexuel ? Pansexuel ? Ou peut-être même qu’il préfère ne pas porter d’étiquettes ? Après tout, peut-être que la mention d’un futur copain n’était là que pour me mettre sur la piste, sans pour autant vouloir dire qu’il était uniquement homosexuel. Là-dessus, j’en suis bien la preuve, j’ai été marié à un homme pendant des années et bien nombreuses étaient les personnes qui, au premier abord, me considéraient comme étant homosexuel alors que ce n’était pas le cas, l’étiquette me correspondant le mieux restant celle de la pansexualité. « Je peux me permettre de te demander quelle étiquette te correspond le mieux ? Enfin je veux dire, est-ce que t’es homosexuel ou.. ? » Je ne sais pas vraiment quels termes utiliser, c’est vrai, tout simplement parce que je ne veux pas faire de faux pas, même si je doute que ça puisse vraiment être grave, considérant qu’on parle de mon propre frère et donc, pas de n’importe qui. « Dans tous les cas, je suis vraiment content pour toi, vraiment. Mais.. Je peux savoir pourquoi je le sais que maintenant ? » A ce stade-là, je le charrie plus qu’autre chose. Peut-être qu’il ne s’est identifié comme n’étant pas hétéro il y a peu, tout comme il a peut-être préféré garder ça pour lui les premiers temps. Dans tous les cas, je me fiche pas mal du fait qu’il ait attendu avant de m’en parler, si c’est le cas. S’il y a bien une chose qui a de l’importance là-dedans, c’est qu’il faut aller à son propre rythme dans toutes ces histoires de coming-out, parce que c’est un processus qui nous appartient et qui, même s’il nous est plus ou moins imposé, est des plus importants.

@arthur montgomery